Observations sur le résultat des législatives – Réflexion sur l’abstention

Voilà, les résultats des législatives sont tombés. Que retenir de cette élection ?

Les résultats

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Graphique de la composition de la nouvelle Assemblée Nationale en nombre de députés Crédits: Marianne (article de Louis Hausalter)

Résultats officiels communiqués par le Ministère de l’intérieur :

  FI: 17 sièges
  PCF: 10 sièges
  PS: 30 sièges
  DVG: 12 sièges
  PRG: 3 sièges
  ECO: 1 siège
  REG: 5 sièges
  DIV: 3 sièges
  MODEM: 42 sièges
  REM: 308 sièges
  UDI: 18 sièges
  LR: 112 sièges
  DVD: 6 sièges
  DLF: 1 siège
  FN: 8 sièges
  EXD: 1 siège

Analyse

Récemment, on a beaucoup entendu parler dans les médias du tsunami ou raz de marée de la République En Marche voulant signifier par là que ce nouveau parti aurait renverser complétement l’échiquier politique français. Or il n’en est rien. Si cette métaphore a bien quelque chose de pertinent ce n’est pas dans le sens imagé d’un grand reversement ou remplacement (où les médias l’entende) qu’il faut la prendre mais bien dans le sens premier du terme où il s’agit d’une onde de choc déferlante et dévastatrice qui ne laisse que ruine et destruction après son passage !

Une clarification politique bienvenue

La poussée d’En marche qui obtient une majorité absolue (350 sièges avec son allié Modem) signe le recul des partis traditionnels LR-PS avec une meilleure résistance de la droite traditionnelle (qui conserve tout de même 137 sièges) que son allié objectif depuis plus de 50 ans, la gauche usurpatrice (le PS et ses alliés qui ne dispose plus que de 45 sièges).

qui gouverne ensemble tour a tour pour appliquer la meme politique liberale (dictée en partie par l’UE)

le verni est tombé la grande majorité du PS a rejoint les armée d’en marche et une bonne partie de LR

Mise en perspective

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Infographie de la répartition des sièges à l’Assemblée nationale de 1981 à 2017                      Crédits: NICOLAS ENAULT (Franceinfo)

Voici l’évolution de la composition des majorités parlementaires à l’A.N. de 1958 à 1917 (chiffres arrondis à la dizaine près et collectés d’après l’infographie de cet article):

  • En 1958 : 90 de gauche et 400 de droite
  • En 1962 : 150 de gauche et 320 de droite
  • En 1968 : 90 de gauche et 380 de droite
  • En 1973 : 210 de gauche et 270 de droite
  • En 1978 :  200 de gauche et 290 de droite
  • En 1981 : 330 de gauche et 160 de droite
  • En 1986 : 250 de gauche et 290 de droite
  • En 1988 : 310 de gauche et 270 de droite
  • En 1993 : 90 de gauche et 480 de droite
  • En 1997 : 320 de gauche et 250 de droite
  • En 2002 : 160 de gauche et 350 de droite
  • En 2007 : 230 de gauche et 350 de droite
  • En 2012 : 346 de gauche et 230 de droite
  • En 2017 : 70 à gauche et 490 à droite

La nouvelle majorité élue est clairement de droite, à cela rien d’étonnant puisqu’elle revient à la normalité sous la Vème République, puisque la majorité à l’Assemblée  nationale à toujours penchée à droite depuis sa création, à 4 exceptions près (en 1981, 1988, 1997 et 2012).

Le nombre de députés FN élus (8) n’a rien d’extravagant puisque par exemple en 1986, il y en avait 35. C’est même étonnant au vue du score du parti à la présidentielle mais cela est dû principalement au mode de scrutin spécifique des legislatives.

La grande nouveauté, c’est la très faible proportion de députés de gauche (en comptant FI, PCF, PRG, PS, DVG et écolos réunis) : on obtient 70 députés soit le plus faible score de toute l’histoire de la Vème ! La véritable nouveauté, c’est ça. On peut imputer ce record historique à la médiocrité désespérante du quinquennat Hollande et à la confusion  et dévalorisation de la notion de gauche, déjà bien mal en point mais aussi aux divisions internes des gauches (les luttes de pouvoir entre PS, FI et PCF principalement).

Les particularités

Quelques incongruités « amusantes »

  • Dans la seconde circonscription de l’Aveyron, une candidate de La République en marche (Anne Blanc), a été élue avec 100 % des suffrages exprimés suite au désistement de son adversaire LR.
  • Un article du monde rapporte que « M’Jid El Gerrab (LRM), qui représente les Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, n’a obtenu le vote que de 6,16 % des inscrits. Cinq députés des Français de l’étranger arrivent ainsi à l’Assemblée nationale en mobilisant moins de 10 % des électeurs potentiels : MM. Lescure et El Gerrab, mais aussi Meyer Habib (8e), Paula Forteza (2e) et Samantha Cazebonne (5e). »
  • 10 candidats ont dépassé 50 % des suffrages exprimés sans être élus au premier tour en raison de la règle qui impose un seuil supérieur à 25 % des inscrits pour être élu dès le premier tour. Le fort taux d’abstention a eu donc un impact direct sur les qualifications au second tour…

Le résultat décevant de la France Insoumise

Malgré le sourire béat (1) qu’affiche Jean-Luc Mélenchon et l’auto-congratulation dont il gratifie la FI et ses députés pour leurs qualifications à ces élections législatives depuis quelques jours, il ne faut pas oublier que les résultats pour la FI sont mauvais et décevants. Décevants, ils le sont de plusieurs façons :
D’une part vis a vis des ambitions et possibilités initiales du mouvement : avant le premier tour, la FI tablait sur une présence au second tour dans 451 des circonscriptions en se basant sur les résultats bruts de Mélenchon à la présidentielle, même si cela était très peu probable au vu des modes  spécifiques de scrutin de ces deux élections respectives et des différences de mobilisation habituelles des électeurs pour chacune d’elles ; on aurait pu néanmoins tabler sur au moins la moitié de ce score soit environ 225 ciconscriptions. Or, Au final la FI n’a été présente au second tour des législatives que dans une cinquantaine de circonscription, ce qui est très peu pour le 4ème mouvement politique en tête à l’élection présidentielles et la 1ère force politique de gauche – autrement dit progressiste, humaniste, sociale et écologiste – du pays.)
D’autre part, du point de vue même de la stratégie mélenchonienne d’éclatement et de remplacement du PS, c’est un échec cuisant puisque : 1) Le PS (et ses alliés) conserve 45 députés, ce qui est bien supérieur (et même le double) au nombre de députés FI (16) ; 2) qu’avec cette stratégie, c’est toute la gauche qui en pâtit et la mort de la gauche entière qui est proclamée. La proportion de gauche radicale (FI-FdG-PCF) reste à peu près la même à chaque législative. L’éclatement du PS ne se fait pas au profit la FI mais le parti socialtriste se fait phagocyter quasi-entièrement par RM.
Enfin, du point de vue pragmatique, en n’ayant au final que 16 députés FI sur 577 sièges disponibles et face à 470 députés de droite dont 350 députés de la majorité présidentielle (EM et Modem) c’est un bien dérisoire rapport de force qui se met en place (même allié aux 10 du PCF et aux 45 du PS-DVG-PRG, ça ne fait en tout qu’à peine 70 députés, ce qui est bien peu face au rouleau compresseur macroniste). La FI échoue aussi ici à devenir la première force d’opposition (humaniste et sociale) du pays comme c’était l’ambition de Mélenchon, au moins pour ce qui est des mois à venir.

La FI peut néanmoins créer un groupe parlementaire avec ses 17 députés (il en faut minimum 15), c’est déjà ça.
De leur coté, les communistes ont aussi pu créer un groupe parlementaire distinct (avec 4 ultra marins) ce qui est une bonne nouvelle puisque ça donnera deux fois plus de moyens et de temps de parole dans hémicycle.

Le taux d’abstention historique (spécificités et significations)

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Un record d’abstention au second tour (Crédits: FRANCEINFO)

L’autre originalité de ce scrutin sans toutefois être une totale nouveauté est le record historique de l’abstention à ce type d’élection. Ainsi, 57% des inscrits ne se sont pas déplacés aux urnes (contre 51% au premier tour) pour ces élections législatives 2017. Aussi, jamais, sous la Vème République, l’Assemblée nationale n’avait été aussi peu légitime et représentative avec moins d’un électeur sur deux ayant participé à ce suffrage.

De la difficulté d’interpréter l’abstention – essai de catégorisation des abstentionnistes

Quand on essaye de faire un commentaire sur la signification de l’abstention on se trouve rapidement confronté à un écueil inhérent à l’ambivalence interprétative propre à l’abstention : les abstentionnistes le sont-ils par simple passivité ou le sont-ils par activisme voire militantisme ?
[D’une première impression et dans une vue d’ensemble, quand on distingue votants et non-votants, il va de soi que ceux qui votent se mobilisent donc qu’ils le font de manière active, – et leur cas ne pose généralement pas question – pour la grande majorité, on part du principe qu’ils le font pour soutenir quelqu’un, parce qu’il adhérent à un projet, à des idées, c’est du moins l’esprit et la lettre de l’élection dans une situation « normale », saine. Mais, quand le jeu est vicié, il arrive alors que les électeurs ne votent plus par adhésion ou affection mais par dépit et par défaut (pour éviter le pire; non pas pour, mais contre l’adversaire) – c’est généralement le cas lors des « seconds tours » et c’est même de plus en plus le cas déjà dès les « premiers tours ». Vient ainsi alors en seconde observation, quand on approfondi un peu plus les choses, qu’au sein même des votants, il y a alors distinction entre votants actifs (qui adhérent véritablement, les convaincus, les militants) et votants passifs (qui votent pour voter et qui votent sans grande conviction; c’est donc aussi cet électorat, le plus velléitaire et versatile qui peut changer de parti d’une élection à l’autre). Cette distinction entre adhésion franche ou pleine approbation (par conviction, par affinité) et assentiment contraint ou consentement résigné (vote de substitution, vote de consolation, vote d’accommodement, par concours de circonstance) à son importance et détermine notamment la légitimité de l’élu (plus le vote d’adhésion par rapport au vote par défaut sera élevé, plus il sera légitime).
Pour ce qui est de mon cas personnel, n’ayant pas assez de tempérament et de fermeté dans mes convictions pour me résoudre à m’abstenir, si je vote, comme je l’avais déjà concédé ici (dans cet article, partie « Ma décision »), c’est par pur désespoir voir par une forme de résignation cynique (bien qu’étant en partie engagé).]

Revenons à notre sujet, pour ce qui est de l’abstention, et en ce qui concerne les abstentionnistes passifs, le sont-ils par une forme très faible adhésion (adhésion du plus bas degré) autrement dit par un consentement ou tolérance tacite voire un attentisme (plus ou moins bienveillant ou méfiant) qui peut relever de l’indécision, d’une non-approbation neutre (pas assez forte pour être une contestation), ou bien encore d’un opportunisme, ou plutôt par une forme de désintérêt ou de je-m’en-foutisme total (les « ne se sent pas concerné ») ? Et en ce qui concerne les abstentionnistes  actifs,  le sont-ils par profondes et perpétuelles convictions (contestation de toutes les élections en général)  – motivations alter-républicaines (anarchistes, royalistes, autres formes de république) – ou par contestation récente (boycott de cette élection précise) ?

Autrement dit, les abstentionnistes le sont-ils parce qu’ils soutiennent passivement (sic!) les résultats ou le sont-ils par ce qu’ils contestent activement  ces élections voire par esprit de militantisme ? Cette confusion inextricable des motivations des abstentionnistes est là la  source de tous les malentendus et la raison pour laquelle toutes les interprétations sur le sujet sont également bonne et recevables.

Ainsi, en raison de cette complexe ambiguïté, on pourra, pour ce qui est de ces élections législatives 2017,  aussi bien entendre dire, selon le parti pris des commentateurs, que : les 51% et 57% d’abstentionnistes sont favorables à Macron puisqu’il n’ont pas pris la peine de participer et de marquer leur contestation en faisant barrage dans les urnes (ce qui est vrai) et ce, selon le bon vieux principe de « qui ne dit mot consent », ou, tout au contraire, que les abstentionnistes le sont parce qu’ils désavouent Macron et ses sbires et qu’ils marquent par là leur désaccord. Voilà qui pointe le principal défaut de l’abstention pris comme moyen de contestation : c’est qu’on peut lui faire dire tout et n’importe quoi. Sauf que ceci n’est pas tout à fait vrai, ou plutôt cela ne l’est que jusqu’à un certain point (et c’est à ce point que je veux précisément aboutir et sur lequel je veux m’arrêter mais  je développerai ça un peu plus loin dans cet article, juste avant la conclusion). Et la question est pourquoi cette poussée de l’abstention, pourquoi cette fois plus que d’autres ?

Les causes générales de l’abstention

Les commentateurs ont beaucoup jasé sur les causes probables de ce phénomène. D’aucuns mettent en avant un certain épuisement ou une lassitude des électeurs après une succession d’élections – 6 tours de scrutin en comptant les législatives, la présidentielle et les primaires qui l’ont précédée – sans discontinuer depuis plus de 6 mois (depuis novembre 2016). C’est du moins l’explication qui revient le plus souvent. Je ne pense pas que se soit la bonne, ou tout du moins, ce n’est analyse que résiduelle et partielle de la situation – voir même volontairement minimaliste pour cacher les vraies causes d’une telle désertion des urnes -, puisque le phénomène abstentionniste est bien plus général et s’est inscrit depuis quelques années comme une normalité dans les mœurs électorales du pays. Quand à chaque élections presque la moitié (quand ce n’est pas plus !) du corps électoral ne prend plus la peine de se déplacer pour voter, c’est qu’il y a un problème bien plus profond. C’est cela qu’il nous faut d’abord comprendre pour ensuite pouvoir, proposer une hypothèse sur la signification de l’abstention à ce scrutin législatif spécifique. Ainsi, la percée de cette abstention massive doit être remise dans le contexte général du phénomène abstentionniste (non pour la minimaliser ou lui nier quelques particularités mais pour lui donner son  sens plein et entier).

Pour ma part, l’abstention aux élections relève d’un phénomène bien plus large et englobant que je formalise sous le concept d’Indifférence générale.
Je pars ainsi du principe que d’une manière générale, le citoyen moyen naît avec un intérêt assez faible pour la politique et plus particulièrement encore en ce qui concerne le rituel des élections. Autrement dit, le citoyen naît naturellement bête. Il arrive qu’il puisse se prendre ensuite d’intérêt pour la politique, s’intéresser à son propre sort et celui du collectif mais cela ne peut se produire que par le truchement de l’éducation,  d’où la nécessité absolue d’une éducation – scolaire – honnête à la base (éducation civique, formation aux médias, formation à l’esprit critique, toussa toussa…)
Mais, non seulement, en plus d’être bête au départ, le citoyen est,  en plus, bien souvent abruti. Je veux dire par là qu’on l’a abruti, qu’on l’a rendu bête. (Car on ne nait pas abruti, on le devient). Le rôle des médias français dominants – partiaux tout en prétendant le contraire, unanimes dans l’idéologie, identiques dans la médiocrité – dans cet effort d’abrutissement est considérable, c’est même devenu là leur unique fonction (qui est bien sûr une altération de leur vocation initiale : informer, donner à penser,…) et unique raison d’être; c’est l’instrument cardinal par lequel le système en place trouve à se perpétuer, c’est sa deuxième peau – à la cuirasse épaisse. Et la première arme qu’ils emploient à cette fin, c’est l’usage du pouvoir des mots ainsi que de leur spoliation (notamment avec leur outil de prédilection qu’est la langue de bois et qu’il partagent avec les politiciens conformistes). On gave, on saoule, on dégoute, on détourne, on rend inintelligible, on rend compliqué et lointain, etc.; on vampirise le cerveau des gens.  De là, la nécessité actuelle d’une (ré)éducation populaire et d’une action de réinformation constante (lanceurs d’alerte, presse alternative, etc.).

Notons ici au passage que, la mobilisation à une élection se fait en proportion de  l’intérêt que l’on a pour celle-ci et celui-ci se module selon deux critères principaux : si l’on pense qu’elle a des enjeux  autrement dit si on pense qu’elle est efficiente (efficace, performante,  qu’elle a un pouvoir de changement véritable sur la situation) et si on trouve cette élection légitime (mode scrutin compréhensible et juste, reconnaissance de son bien fondé, bonne représentativité, qu’elle ne soit pas une simple mascarade ou une magouille, etc.). Par exemple l’élection présidentielle apparait comme plus importante  que les élection européenne car elle est plus efficiente, elle semble avoir un pouvoir de changement plus grand et plus direct sur les choses. De même, l’élection présidentielle semble plus légitime que l’élection législative car ayant un mode de scrutin plus simple et compréhensible(2)…

Aussi, d’après ce que j’ai exposé plus haut, dans l’indifférence générale, on retrouve toutes les formes de l’abstention passive : que ce soit par inintérêt (je-m’en-foutisme, douce insouciance, ignorance ou indécision) ou sous l’effet d’un abrutissement (encore que cet hébétement voulu et ourdi par les abrutisseurs ait plutôt pour fonction de pousser à une participation -active ou passive- dénaturée, faussée, préjudiciable à celui qui en est victime, contraire à son propre intérêt) voire par désintérêt (quoique cette dernière catégorie relève plutôt de la branche de l’abstention active). Cette posture est une passivité consentie (ou plutôt, généralement, un consentement passif ou tacite – puisque pas assez engagé pour être reconnu comme consentement actif (adhésion ou assentiment plein) ni assez démonstratif ou manifeste pour être  reconnu comme contestataire (reste invisible et confus puisqu’il reste confondu à toutes les forme de l’abstention passive/relevant de l’indifférence générales) –   qui conduit à une indolence et un laisser-aller vis à vis du système en place (et de ceux qui le dirigent) et contribue alors ainsi à sa perpétuation. Autrement dit, l’indifférence générale  est un principe (à la fois psychologique, sociologique, politique) intrinsèquement conservateur. [Je part du principe que pour ne pas être conservateur, il faut une prise de conscience mobilisatrice, il faut un positionnement volontaire, un engagement délibéré, une volonté de réfutation, bref un intention de ne plus laisser-aller, de prendre les choses en main – en d’autres termes, il faut une motivation dite progressiste ou révolutionnaire.] L’abstentionniste passif participe donc, malgré lui, au maintien du système en place, il en est en quelque sorte « l’allié objectif » – puisqu’il ne s’y oppose pas radicalement – et, c’est ainsi pourquoi il est formellement nécessaire que ces abstentionnistes passifs sachent qu’ils le sont afin qu’un système politique ne se maintienne pas sur leur dos (et qu’ils en soient alors les complices naturels) et qu’ils puissent, dès lors, par eux même affirmer si ils y souscrivent (en rejoignant les rangs de la participation) ou si, au contraire, ils s’y opposent ou préfèrent rester détachés ou indifférents (gonflant alors les rangs de l’abstentionnisme actif, militant).

Pourquoi et comment une abstention qui est somme toute assez normale dans toute démocratie représentative peut-elle devenir inquiétante et symptomatique de la crise que connait ce système  ?

Au demeurant, il me semble que la part d’abstentionnistes passifs par inintérêt (je-m’en-foutisme, ignorance, etc.) reste à peu près toujours la même et que la part d’abstentionnistes activistes/intégristes par conviction (les anarchistes, pour faire simple) reste peu ou prou à peu près toujours elle aussi la même. Ce qui peut varier en revanche, c’est l’entre deux, c’est la part de consentants passifs, d’attentistes (qui ne voient pas là un danger et ne trouve donc pas là la peine de se mobiliser),  le nombre d’abrutis (selon que les médias ont bien fait leur travail ou non) et surtout aussi le nombre de désengagés(3) militants c’est à dire de désintéressés -récents- (ceux qui boudent les urnes pour exprimer leur mécontentement) : les démotivés, les dégoutés, les désabusés, les désillusionnés, les déçus, les frustrés, les mécontents, les révoltés,…

 Ainsi donc, pour résumer, au delà de abstentionnisme passif – qui constitue une toile de fond naturelle à tout système politique mais qui dans un système électoral sain (une démocratie saine) ne devrait toujours être que résiduel (ne jamais excéder disons un quart de la population) constituant ainsi à la marge un reliquat de citoyens inintéressés (indifférents) voire désintéressés ou démotivés et qui peut cependant néanmoins constituer un fond de réserve à une mobilisation ponctuelle pour une élection -, entre participation (active ou passive, mais plutôt passive) – ceux qui s’expriment dans les urnes – et abstentionnisme actif – qui se compose généralement d’une part inévitable d’irréductibles détracteurs du système en place (et/ou de son mode de fonctionnement) -, il y a un point de bascule.
C’est une sorte de zone grise électorale, où on ne sautait trop dire si les déserteurs de la participation (les nouveaux abstentionnistes) sont à classer dans l’abstentionnisme actif ou dans l’abstentionnisme passif; bien que le fait qu’il y ait eut une telle conversion prêterait plutôt à penser qu’ils participent davantage de l’abstentionnisme actif. Même si, en fait, il serait bien plus juste de dire que chez les abstentionnistes nouvellement acquis, une portion est bien plutôt semi-active (ou semi-passive) du moins passagèrement – et c’est cette catégorie d’électeurs abstentionnistes qui est généralement la cible des partis politiques voulant les remobiliser.

Plus accessoirement, il est intéressant de remarquer que le passage de l’indifférence ou  inintérêt (abstentionnisme passif) à la participation active (ou passive) peut se concevoir aisément. En effet, on peut être pris d’intérêt pour une élection, se sentir soudain concerné, avoir une prise de conscience par information et décider alors de se mobiliser, de s’impliquer (ne serait ce que ponctuellement) mais le contraire semble, du point de vue de la raison, plus inintelligible. Le passage de la participation active (voire passive) à l’abstentionqu’elle soit passive (s’agit-il seulement d’un désintérêt faible et passager ?) ou active (s’agit-il d’une véritable révolte contestataire ?) –  est plus étonnant, il pose question, c’est qu’il a dû se passer quelque chose. Et les facteurs déclencheurs d’une telle résolution, bien que pouvant prendre diverses formes, relèvent toujours d’une déception, une lassitude, un désintéressement, un dégout ou quelque autre affection/jugement de ce type. [Et il est évident qu’en trouvant les causes, les raisons de cette démotivation, on fera déjà le premier pas pour en trouver les solutions.]
Plus avant, le passage d’une participation (active ou passive cela, ici, importe peu)  à une abstention passive par inintérêt de premier ordre – par ignorance – semble lui impossible du point de vue épistémique (on ne peut devenir ignorant, on ne peut redevenir ignorant une fois qu’on ne l’est plus, hormis par le cas exceptionnel de l’abrutissement qui est une forme proche de cette régression impossible).
S’agissant du passage d’une participation à une abstention passive par inintérêt de second ordre – par simple je-m’en-foutisme (ou indifférence pure)cela semble aussi fort peu concevable, on parlera plutôt dans ce cas de passage d’une participation à une abstention passive par désintérêt – par lassitude, par dégout, déception, etc. – Le désintérêt ne pourra devenir inintérêt seulement avec le temps. Et, concernant le désintérêt, bien que sa nature soit ambigüe et problématique (c’est ce qui nous pose question et nous intéresse ici), on parlera plutôt de passage d’une participation à une abstention active (par désintérêt). En effet, si un ex-électeur devient néo-abstentionniste parce qu’il est dégouté des élections, par ce qu’il est en colère contre les choix disponibles , etc., sa réaction est davantage une prise de position active (donc une abstention active), un engagement ferme, un témoignage de mécontentement ou d’insatisfaction qu’une indolence ou un laisser-aller (ou laisser-faire) banalement indifférent (une abstention passive); bien au contraire, ce dégoût-dépit-écœurement-navrement-déception-mécontentement (qu’on le nomme comme on veut, qu’on lui donne l’origine qu’on veut) atteste plutôt d’un profond intérêt pour la chose politique et d’une exigence certaine en ce domaine (Il ne peut en effet y avoir de déception, de dégout et de colère que des choses qui nous tiennent à cœur au départ; si on s’en fiche, on y reste indifférent et on a pas à éprouver ce type sentiments !). [Et, si l’on passe de l’intérêt au désintérêt, c’est qu’il y a eu dégoût, déception, (ou ennui).]
S’agissant du cas de l’abrutissement (médiatique), il aurait plutôt pour intention première et aboutissement de faire passer des électeurs potentiels de l’abstention passive par inintérêt (par ignorance, ou je-m’en-foutisme) à la participation (passive); mais il me semble qu’il a bien plutôt l’effet contraire : il peut aussi pousser des électeurs passifs (participant passifs, indécis) à l’abstention passive car il aussi pour fonction seconde de dépiter et décourager. En effet, la propagande médiatique et l’organisation systématiquement opérée pour mettre en avant un candidat par exemple a pour intention de convertir des non-électeurs (des inintéressés distants) en électeurs passifs voire même des électeurs passifs en électeurs actifs. Cependant, cet abrutissement est tellement flagrant, caricatural et parfois même ubuesque -par son excès – qu’il peut en devenir, pour celui qui veut bien y prêter attention, la première motivation à une abstention active, militante.
Enfin, pour ce qui est du passage d’une abstention active à une participation (passive voire active), le phénomène reste à mon avis assez rare ou dérisoire, excepté si un changement de régime, d’institutions ou de règle à lieu. Les abstentionniste actifs peuvent à la limite devenir des abstentionnistes passifs avec le temps (lassitude, désintérêt croissant se muant en inintérêt total) voire même potentiellement sous l’effet d’un abrutissement. [Soit dit au passage, j’ai une petite prédilection pour ces abstentionnistes actifs, une bienveillance  compréhensive pour les abstentionnistes passifs, mais, ceux qui me dérangent le plus sont les participants/électeurs/votants passifs, ces versatiles, ces inconstants, ces flous et ces mous; ce sont de loin, d’après moi, les plus dangereux et les plus méprisables, toujours prompts à prêter allégeance à de nouveaux tyrans (et les plus enclins à être victimes d’un abrutissement), quant aux participants actifs, les partisans militants, j’affectionne tout particulièrement le cœur qu’ils ont à défendre et assumer leurs convictions.]

L’abstentionnisme actif : la désertion comme militantisme

Mais revenons à notre sujet. Si, on a vu qu’une dose d’abstention est tout à fait normal dans tout système électoral représentatif (la part « résiduelle » d’abstentionnistes passifs relevants de l’Indifférence générale, complétée de la part, il est vrai plus infime,  d’abstentionnistes actifs) et qu’elle n’a pas alors de signification particulière (et qu’elle pourrait alors s’interpréter comme une forme de consentement implicite, de complaisance nonchalante ou de tolérance indolente au système en place, aux candidats en tête ou sortants (élus), et par là, tendrait à le(s) légitimer), il s’avère que quand la part d’abstention devient extraordinairement  élevée, alors son sens n’est plus du tout le même. En effet, quand un afflux exceptionnel (et donc anormal) d’abstentionnistes se produit, un retournement interprétatif  s’opère : l’abstention n’est plus la marque d’une passivité ou d’une négligence mais elle devient alors l’acte d’une résistance et le signe de la défaillance d’un système. L’abstention n’est alors plus un défaut ou manque d’implication (autrement dit une abstention passive) mais elle devient une mobilisation collective, un mouvement contestataire cinglant, une protestation vive (une abstention active donc). Ainsi, cette conversion massive dénote une acuité particulière, une préoccupation toute spéciale, une affection accrue pour la politique (même si cela se traduit par une désaffection des urnes) et témoigne d’une exigence des citoyens-électeurs qui a été déçue (abusée, trahie, frustrée, bernée, blablabli-blablabla). C’est un désaveu de l’offre politique actuelle, de la politique telle qu’elle se fait actuellement, non de la politique en général,bien au contraire.
Ainsi, c’est précisément  ce qui c’est produit avec les présentes législatives. Et c’est pourquoi je trouve que Jean-Luc Mélenchon a visé juste et a parfaitement  bien résumé la situation lors de son allocution lorsqu’il dit que  » l’abstention écrasante qui s’est exprimée aujourd’hui a une signification politique offensive : notre peuple est entrée dans une forme de grève générale civique dans cette élection. » (voir la vidéo postée plus bas, à 0.30min). Dans un système où les propositions politiques ne sont pas satisfaisantes (ou mal connues), où les résultats sont décevants, ou le mode de fonctionnement est compliqué et/ou insatisfaisant, où l’appel aux urnes constant est épuisant et surtout où le vote blanc n’est pas reconnu (avec un pouvoir invalidant), alors l’abstention constitue l’ultime recours pour contestation civique. Les électeurs boudent les urnes pour signifier leur mécontentement. C’est une abstention militante, un acte de désaccord, de dissidence, de rébellion; cette désertion massive des urnes marque un rejet significatif de l’état des  élections  en cours (rejet total du mode de fonctionnement en vigueur ou plutôt contestation de l’offre, de la situation actuelle).

Aussi pour résumer, pour ma part, je pense donc  que cet envol de l’abstention à ces élections précises peux s’expliquer par deux raisons principales qui se superposent : d’une part la distanciation générale des citoyens pour la chose politique et plus précisément ce qui concerne les élections (avec une plus fort intérêt pour les présidentielles que pour les autre type d’élections) – c’est l’Indifférence générale  à la politique – ainsi qu’une distanciation plus spécifique vis à vis du système  de la Vème République – c’est l’abstentionnisme actif courant ou résiduel – et, d’autre part une raison plus circonstancielle, issue directement du résultat aux récentes élections présidentielles qui, je pense, a refroidi pas mal de monde. Reste a savoir si cette mobilisation abstentionniste perdurera et restera une abstention active/militante, si elle retombera en abstention passive, ou, si au contraire, elle s’essoufflera et si les nouveaux-abstentionnistes retourneront dans les rangs de la participation…

Abstention: la défaillance d’un système

Quand l’abstention atteint un tel niveau de record, elle n’est plus une simple  singularité (qui pourrait être anecdotique), mais elle devient alors inquiétante et révélatrice, significatrice. L’abstention, c’est aussi un rapport de force signifiant, surtout quand elle atteint des scores pareils. A un niveau élevé, elle parle d’elle-même: c’est  le signe d’un malaise profond, le symptôme de la défaillance d’un système.
Un seuil est alors franchi – que l’on peut placer au niveau de la moitié du corps électoral (la moitiés des inscrits) mais je pense qu’il faut le mettre en dessous,- c’est ce que j’appellerai le seuil d’illégitimité.
Dès lors, le problème que pose une abstention élevée c’est alors que le vote est par contumace, si l’on peut dire; il se fait sans la présence (et l’implication) des principaux intéressés (la majorité des citoyens) et, dans une optique démocratique, on voit bien que l’élection devient par là elle-même illégitime (puisqu’alors seulement une petite minorité décide pour tous les autres).
De plus, une des autres conséquences d’un taux d’abstention élevé, c’est aussi une faible légitimité du pouvoir en place car elle est devient alors toute relative (légitime seulement d’après une partie restreinte du corps électoral) – et c’est bien là  un des problèmes majeur de la Vème République. Pour être plus explicite, d’après les chiffres donnés dans cet article (de Titiou Lecoq  sur Slate), si on prend en compte l’abstention – ce que font très rarement les journalistes et commentateurs politiques, on se demande bien pourquoi?! -quand je parle d’abrutissement !- – pour faire un graphique de synthèse sur les pourcentages de chaque partis (d’accoutumée, ils ne le font que d’après les « exprimés » et non d’après le corps électoral en son entier), on obtient, en pourcentage des inscrits : LREM + Modem: 15,39% / LR + UDI: 8,9% / FN: 6,2% / FI: 5,2% / PS + DVG + PRG: 4,5%. Ce qui fait que donc seulement 15,39 % du corps électoral français a choisi la majorité présidentielle macroniste. Quand je parlais de légitimité toute relative ou de faible légitimité, c’est plus flagrant maintenant?! Quand un président-parti-élu n’a que 15% de la population, que dis-je, des inscrits, ce qui est encore bien plus restreint que la population entière d’un pays, qui le soutient activement, véritablement (et encore, on doit pouvoir encore y compter la dedans des soutiens par défaut), peut on encore penser cet élu légitime ?

Par ailleurs, si l’abstention de manière générale a progressé de manière croissante depuis les années 80 (d’après ce que j’ai pu lire),  je l’impute directement au mode de fonctionnement du système politique en place c’est-à-dire  la Vème République (avec son bipartisme et l’avantage qu’il donne à ces partis de se perpetuer), qui d’après moi est arrivé à bout de souffle. Il est d’un autre temps, il est démodé, il était pertinent et probablement efficace à une époque singulière et dans une situation précise (au sortir de la 2ème guerre mondiale) mais il est maintenant révolu et non pertinent. Le monde a changé depuis (mondialisation, Union-Européenne, technologisation, etc. ce qui fait que le citoyen n’est plus le même aujourd’hui qu’en 1958). L’essoufflement, l’agonie de ce système se voit confirmer par la poussée électorale des mouvements politiques populaires contestataires (FN et FI majoritairement) ce que d’aucuns qualifient « des extrêmes », « des populistes ». Si on ajoute à cela le  vrai faux changement que constitue la république en marche macroniste avec son air apparent de  renouveau mais qui n’est en réalité qu’une rustine pour sauvegarder un système moribond et continuer toujours la même logique libérale molle (néolibérale) – dernière tentative du système pour se perpétuer mais qui échouera probablement, quoique. [ Le macronisme n’est rien de plus que la radicalisation (la revendication assumée) de ce qui se fait en France depuis 40 ans, – et il fait éclater le vernis qu’il y avait depuis lors sur le PS – faussement socialiste- et la fausse distinction entre PS et RPR-UMP-LR -, en cela il est précieux et son arrivée au pouvoir sera riche d’enseignement, de clarification et fera office d’éclaircissement nécessaire pour enfin mettre à terre ce géant de système politique néfaste. Si, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens », l’arrivée du macronisme est une bonne nouvelle, car l’idéologie (économique) assumée qu’il porte (et qui était en substance dans le PS-LR) fera office de clarification et de dessillement, je l’espère. C’est probablement ce qui causera sa parte et son véritable remplacement, son balayement.] Cette paralysie  du système, cette sclérose politique crée de la désespérance chez les citoyens qui se disent  que rien ne changera, ni même que rien ne peut changer, la résignation d’impuissance (c’est le critère d’efficience d’une élection que j’avais déjà mentionné plus haut) et qui est aussi largement pourvoyeuse d’abstention.  De plus, le défaut de représentativité («crise de la représentation») dont est gangréné ce système et qui pousse les citoyens à la défiance est aussi un facteur qui explique la forte abstention (absence de proportionnelle, assemblées de politiciens professionnels et technocrates, etc.). C’est une forme de son défaut de légitimité. Les premiers impactés par cette abstention, ce sont les classes modestes qui, moins mobilisés que les autres, pâtissent directement des dégâts causés par les politiques merdiques menées par ceux qu’ils laissent ainsi gouverner (à leur place)…

Pour finir sur une note positive, je dirai que, pour remédier aux défaillances de ce système, je suis pour une remise à plat complété  de son fonctionnement, autrement dit pour le passage à une nouvelle République – une VIème République-, plus saine et légitime – et qui, par là, devrait aussi se trouver automatiquement plus efficiente.
Cela passe par  davantage de proportionnelle (voire proportionnelle intégrale), car plus de proportionnelle, c’est plus de représentativité, c’est plus de participation,  et c’est donc tout simplement plus de démocratie.
Cela passe par la reconnaissance du vote blanc avec pouvoir invalidant (car le vote blanc, c’est la reconnaissance de la contestation de l’offre proposée et un meilleur moyen de protestation que l’abstention).
Cela passe aussi par un moyen de révocation des élus (referendum révocatoire).
Cela passe aussi par une plus grande implication des citoyens (referendum d’initiative populaire, démocratie participative, votations, ateliers législatifs, etc.)
Cela passe aussi par une modification des modes de scrutin à redéfinir (seuils de qualification, nombre de tours etc.)
Renouvellement de l’offre politique, quoique le problème ne vienne pas prioritairement de là : avec parfois une vingtaine de candidats dans certaines circonscriptions, on ne pas dire qu’il n’y ait pas de choix et la mobilisation n’est pas plus importante…
Cela passe aussi par d’autres améliorations à définir collectivement…

Conclusion (discursive)

Ainsi, les abrutis de français ont préféré, et ce, dès le premier tour, rester chez eux à siroter leur bière ou à bouffer des merguez plutôt que d’aller voter pour s’opposer à la tourmente macroniste qui va bientôt s’abattre sur eux. Si les français ont décider de massivement s’abstenir de voter; Macron, lui, ne s’abstiendra pas de leur en faire baver. Ils ont ainsi donné un blanc seing au beau et doux chevalier blanc Macron, ce marchand de misère et à sont armée de marcheurs de la mort.

Ainsi, si déplacer brièvement leur gros culs de chez eux et glisser un si vulgaire bout de papier dans une urne pour éviter un péril annoncé leur parait déjà un effort trop coûteux et trop insurmontable pour eux, je suis confirmé dans mon idée qu’il n’y aura rien à attendre à l’avenir d’êtres aussi pusillanimes quand sonnera l’heure de la véritable résistance (dans la rue). Et bien, s’ils se complaisent dans leur servitude volontaire, que dis-je, dans leur soumission désirée (et leur masochisme confortable), qu’il en payent le prix ! Qu’ils crèvent tous dans les larmes et la sueur ! Pauvres cons !

Un dernier conseil : faites-vous un stock de mouchoirs et achetez-vous de la vaseline, le macronisme passera mieux car, Français, vous qui avez élus (ou avez majoritairement laissé les autres élire) des députés et qui aurez  bientôt des dépités, vous allez pleurer !

Aussi, je ne suis pas comme tous ces faux-derches de politicards qui souhaitent la réussite à Macron, comme c’est de coutume envers un Président nouvellement élu, moi,  je souhaite qu’il échoue, qu’il échoue lamentablement, magistralement. Mais c’est plutôt mal parti.

Au demeurant, toujours est il qu’avec l’arrivée de Mélenchon, Corbières, Ruffin, Le Pen, Collard et autres grandes gueule à la langue bien pendue dans l’hémicycle, on est pas près de s’ennuyer et les cinq prochaines années risquent d’être comment dire… mouvementées. C’est une bonne nouvelle pour le plaisir de la polémique mais c’est surtout une bonne nouvelle quant à la tenue de ce blogue qui devrait être richement pourvu (en particulier ma chronique d’actunullités) en saillies percutantes et en coup d’éclat en tout genre. En ce qui concerne le sort du pays, il n’y a plus rien à espérer car outre le divertissement médiatique que leur arrivée au palais bourbon pourra occasionner, il n’y aura concrètement aucun aboutissement, et leur présence, bien que souhaitable, n’aura aucune espèce d’impact conséquent sur la politique menée par le gouvernement (et ce, même si a lutte s’annonce d’ores et déjà rude…)

« J’informe le nouveau pouvoir que pas un mettre du terrain du droit social ne lui sera cédé sans lutte. » Mélenchon (vers 2m20)

Avec le passage en force par ordonnance de la loi travail de Macron dès juillet-août, l’été s’annonce déjà sinistre ainsi que le reste des années à venir.

Sources:

Notes :

(1)
Son excès de zèle peut se comprendre comme une manière de sauver la face et de préserver les apparences face à la déconfiture tout en ayant un effet d’entrainement positif (méthode Coué) et servant aussi réaction vengeresse face au critique qui l’accusaient d’être mauvais perdant au lendemain du première tour de la présidentielle… (sourire béat)

(2) Je devrais distinguer légitimité et compréhensibilité qui ne sont pas tout à fait la même chose. (On peut comprendre quelque chose que l’on trouve illégitime, on le trouve même précisément illégitime parce qu’on le comprend ! Et on peut aussi trouver légitime quelque chose qu’on ne comprend pas). (scrutin plus simple et compréhensible)

(3) comprendre ici « désengagés des urnes « , désengagés du point de vue de la participation à un scrutin (pas engagé dans le vote) mais engagés politiquement, ils peuvent l’être autrement (y compris même par l’abstention – l’abstention peut prendre la forme d’un engagement : l’abstention active – ou par d’autres formes d’engagements politiques telles que le bénévolat, l’art engagé, l’activisme au sens stricte, etc.) (désengagés militants)

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