Dynamiques électorales

Voici un petit article pour commenter l’évolution des électorats des partis ayant un score supérieur à 5% au premier tour des dernières élections présidentielles entre 2002 à 2017.

Ci-dessous, 2 graphiques réalisés par mes soins illustrant les dynamiques électorales : le premier est basé sur le nombre d’électeurs en million pour chaque parti alors que le second est donné en pourcentage des exprimés.

Remarque:

• Le Front de gauche ou la France insoumise n’existant pas avant 2012, je me suis basé sur le parti existant qui en est le plus proche (le Parti Communiste) comme s’en est un des composant-allié.
• J’ai assimilé le Modem à En marche, même si ce n’est pas tout à fait pareil, mais disont que ça représente le centre-droit… Et comme Bayrou est soutien de Macron, ont peut les mettre ensemble.

Attention !  Les couleurs changent d’un graphique à l’autre !

Que faut -il en retenir ?

Tout d’abord, que le premier « parti » (qui n’est pas représenté sur ces graphiques) à être  largement en tête en 2017 est l’ABSTENTION (ce qui n’était pas le cas en 2007 et 2012) avec :

• 11.69M soit 28.40% des inscrits en 2002
• 7.21M soit 16.23% des inscrits en 2007
• 9.44M soit 20.52% des inscrits en 2012
• 10.57M soit 22.23% des inscrits en 2017

On peut donc considérer que les candidats qui se placent en tête avec un taux d’abstention élevé sont moins légitimes que lorsque l’abstention est faible.

Ensuite, alors que le PS était en progression constante depuis 2002 avec une culminance en 2012 (10.27million de voix ou 28.6% des suffrages), il s’est complétement effondré à ces dernières élections (avec seulement 2.29millions de voix soit 6.36%). Ceci est indéniablement dû au passage du PS à la gouvernance du pays et aux résultats du quinquennat Hollande.
De 2012 à 2017, il perd 8 millions de voix !

Que l’UMP-LR est en chute constante depuis la très forte percée de 2007 (11.4million de voix soit 31.1%).
De 2012 à 2017, il perds 2.5 millions d’électeurs.

Que le Modem a un parcours en dents de scie sur cette période avec un percée fulgurante à ces dernières élections du à son remplacement par Macron…
De 2012 à 2017, cette mouvance politique passe donc de 3.2 à 8.6 Millions d’électeurs soit un gain de 5.4M de voix, soit presque le triple ! Cette envolée peut s’expliquer par le report massif  d’ex-électeurs PS.

Que le FN est toujours en progression avec une plus faible progression de 2012 à 2017 (avec +1.2M de voix) que de 2007 à 2012 (avec +2.5M de voix).
On constate de manière flagrante que lorsque le FN monte, l’UMP-LR baisse. On imagine ainsi bien d’où provient le nouvel électorat du FN.

Enfin, – et je garde le meilleur pour la fin ! – l’ex-frontdegauche remplacé par la France insoumise continue sa très forte progression, toujours dans les mêmes proportions, avec une régularité presque parfaite.
Sortie de nulle part en 2012 et comptabilisant alors presque 4 millions d’électeurs (11% des suffrages), elle obtient aujourd’hui, en 2017, plus de 7 millions d’électeurs (19.6% des suffrages), soit un gain de 3 millions d’électeurs, c’est quasiment le double !
Ceci peut s’expliquer notamment par l’effondrement du Ps et la fuite de son électorat.
C’est belle progression est plutôt bon signe et si la mouvance continue à ce rythme, elle fera plus de 10 millions de voix, voire 14 millions si elle se double encore dans 5 ans !!! 🙂

 

Sources:

• Site du ministère de l’intérieur : Résultats 2002
• Site du ministère de l’intérieur : Résultats 2007
• Site du ministère de l’intérieur : Résultats 2012
• Site du ministère de l’intérieur : Résultats 2017
• Wikipédia : Résultats 2002
• Wikipédia : Résultats 2007
• Wikipédia : Résultats 2012
• Wikipédia : Résultats 2017

 

Bonus: voici l’hypothèse d’une petite théorie dont je viens d’avoir l’idée pour comprendre la perméabilité des électorats entre les différents partis ou mouvements politiques :
Si deux lignes se croisent sur le graphique, c’est que les électorats sont poreux, autrement dit qu’il y a un transfert d’électeurs entre les deux mouvances au point de croisement. En calculant les angles de ces croisements, ont peut déterminer dans quelles proportions ces échanges ont lieus… Allez, à vous les mathématiciens-statisticiens !