Pourquoi voter Mélenchon (version longue)

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Meeting de Mélenchon à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit)

Voici enfin un article sur ce blogue qui va aller un peu plus dans le fond des choses, rien de trop profond non plus (faudrait pas risquer une tendinite du cerveau) mais qui, relativement à mes autres articles ne s’intéressera pas à la politicaillerie ordinaire.

Je vais, comme le titre vous l’a fait deviner, vous expliquer pourquoi je vais voter Mélenchon au premier tour (et au second, il va de soi) et pourquoi vous pourriez faire pareil. Autrement dit, je vais développer les bonnes raisons qu’il y a de voter Mélenchon en 2017.

Voter par Mélenchon

Tout d’abord, précisons que je vais voter par Mélenchon et non pour Mélenchon.  Je ne veux pas voter pour un homme, pour un monarque, pour un homme providentiel qui aurait réponse à tout, pour un potentiel tyran. Non. Je vais voter par l’intermédiaire de l’homme Mélenchon pour exprimer mes idées, pour faire vivre ma sensibilité politique. Comme c’est la règle dans la démocratie représentative (bel oxymore !) qui prend la forme de République, je vais designer un représentant pour mes convictions politiques. Il n’est donc, pour moi, – et ce, malgré toutes les qualités personnelles qu’il peut avoir – qu’un porte parole, un fourrier, un intermédiaire, un moyen de parvenir à l’application concrète de mes idéaux politiques..

Un vote de conviction ou d’adhésion

Ainsi,  s’il ne devait y en avoir qu’une, l’unique raison de voter Mélenchon, la principale raison, la raison la plus essentielle est le programme qui le porte. Le programme l’Avenir en commun auquel il donne voix (et corps) met en avant un certain nombre de propositions politiques permettant de faire avancer les idées progressistes, sociales, écologiques, et anti-libérales auxquelles je crois. Plus avant, il n’est pas anodin que les chapitres du programme aient pour titres qui sont autant d’axes majeurs : l’urgence démocratique – la 6éme République, l’urgence sociale – protéger et partager, l’urgence écologique – la planification écologique, l’Europe en question – sortir des traités européens, la paix en question – indépendance de la France, face à la grande régression –  le progrès humain d’abord et face au déclinisme – la France aux frontières de l’humanité.

Tout d’abord, je tiens à signaler l’originalité de ce programme élaboré par la méthode d’une concertation citoyenne depuis plus d’un an. Il n’est donc pas, à l’inverse de ceux d’autres candidats (non non je ne vise pas LR , le PS, EM etc.) une trouvaille de dernière minute  arrangé sur un coin de table. Ce programme s’inscrit dans une vision globale du monde; il porte un projet philosophique, spirituel, éthique d’ensemble (la défense de la paix, la coopération entre les peuples, une société de partage des richesses, l’harmonie écologique. Ainsi, c’est un projet d’ensemble qui se décline en plus de 357 propositions qui sont des moyens de sa réalisation. Il mêle vue d’ensemble et incise concrète, temps long (ce qui a été négligé par les derniers Présidents en date et qui signe la mort du politique) et temps court. Ce programme n’a rien d’utopiste comme l’affirment certains – c’est leur seule ligne de défense face à la radicalité concrète du changement politique qu’il annonce-, il est pragmatique, cohérent et chiffré. On peut ne pas être d’accord avec le projet qui est porté ou certaines propositions particulières qui y sont présentées mais que l’on reconnaisse tout de même l’effort de synthèse et de cohérence qui a été fait.

Le programme

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Mais ce programme, quel est-il précisément?

Voici tout d’abord quelques liens pour vous en faire une idée par vous même:

 

Pour aller plus en détail, je liste ci-dessous une sélection d’axes et de propositions majeurs auquels je souscris entièrement et qu’il me semble absolument  fondamental de poursuivre et de mettre en œuvre.

Ce programme répond à l’urgence démocratique :

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Permettre au peuple de retrouver sa souveraineté et son contrôle sur les décisions politique notamment par ces propositions :

  • Passer à la  VIème République en établissant une nouvelle Constitution. Cela se fera par la convocation d’une « assemblée constituante » autrement dit un collectif de citoyen (certains tirés au sort, certains désignés par vote) pour écrire un projet de constitution. La nouvelle Constitution sera soumise à referendum pour obtenir l’approbation de son entrée en vigueur.
  • Élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle
  • Instaurer la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé
  • Créer un droit de révoquer un élu en cours de mandat, par référendum, sur demande d’une partie du corps électoral
  • Instaurer le référendum d’initiative citoyenne et le droit des citoyens de proposer une loi
  • Rendre obligatoire le recours au référendum pour réviser la Constitution ou ratifier tout nouveau traité européen et garantir le respect de la décision populaire
  • créer une Assemblée de l’intervention populaire et du long terme émettant un avis sur l’impact écologique et social des lois
  • réaffirmer la laïcité et l’indivisibilité de la république sur tout son territoire : Étendre le bénéfice de l’application de la loi de 1905 à tout le territoire de la République (abroger le concordat d’Alsace-Moselle et les divers statuts spécifiques en vigueur dans les Outre-mer)
  • Des reformes de salubrité politique : limiter l’influence des lobbys ; rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption ;
  • Permettre la sortie de l’état d’urgence à l’initiative du Parlement, état qui ne protège pas mieux
  • Limiter le pouvoir médiatique notamment par Adopter une loi anti-concentration des médias, protégeant le secteur des intérêts financiers, favorisant la transformation des médias en coopératives de salariés et de lecteurs/auditeurs/téléspectateurs
  • Combattre la sondocratie : interdire les sondages dans les jours précédant les élections (il faudrait même aller plus loin !)
  • Créer un Conseil national des médias à la place du Conseil supérieur de l’audiovisuel pour en faire un véritable contre-pouvoir citoyen garantissant le pluralisme des opinions et des supports, ainsi que la qualité de tous les médias
  • Créer un service citoyen obligatoire, de 9 mois,  rémunéré au smic, …

Ce programme répond à l’urgence sociale :

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C’est un programme de lutte contre la misère sociale  axé sur la défense des services publics, le partage de richesses et la lutte contre la pauvreté notamment avec les propositions telles que:

  • Protéger les biens communs : l’air, l’eau, l’alimentation, le vivant, la santé, l’énergie, la monnaie ne sont pas des marchandises. Ils doivent être gérés démocratiquement : le droit de propriété doit être soumis à l’intérêt général, la propriété commune protégée et les services publics développés
  • Revenir sur les programmes de privatisation
  • Rendre effectif le droit de réquisition des entreprises d’intérêt général par l’État
  • Faire l’inventaire et l’évaluation des accords déjà appliqués pour construire une autre politique internationale des échanges commerciaux, basée sur la coopération et inspirée de la charte de La Havane, permettant de pratiquer des politiques de protection des droits sociaux et de l’emploi
  • Imposer le respect de normes sociales et écologiques pour la commercialisation des produits importés en France
  • Contrôler les mouvements de capitaux
  • Moduler l’impôt sur les sociétés selon l’usage des bénéfices pour encourager l’investissement en France : un taux réduit pour les bénéfices réinvestis en France, un taux plein pour les bénéfices distribués aux actionnaires
  • Créer un fonds de solidarité interentreprises pour mutualiser la contribution sociale entre toutes les entreprises et les groupes pour soulager les PME et assurer la solidarité financière entre donneurs d’ordre et sous-traitants. Il sera financé grâce à une contribution des entreprises selon un barème progressif
  • Abroger la loi El Khomri
  • Instaurer un quota maximum de contrats précaires dans les entreprises
  • Titulariser tous les précaires des trois fonctions publiques
  • Garantir la continuité du revenu en cas de perte d’emploi ou de retrait d’activité, dans le cadre d’une Sécurité sociale professionnelle
  • Établir le droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort : en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général. L’indemnisation par l’allocation chômage se poursuit jusqu’à ce qu’un tel emploi soit proposé par l’État
  • Instaurer une allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans, d’une durée de trois ans, sous réserve d’une formation qualifiante et sous condition de ressources
  • Généraliser une 6e semaine de congés payés pour tous les salariés
  • Appliquer réellement et immédiatement les 35 heures
  • Majorer les heures supplémentaires (25 % pour les 4 premières et 50 % et plus au-delà)
  • Revenir sur les élargissements du travail du dimanche
  • favoriser le passage à la semaine de quatre jours pour aller vers les 32 heures et appliquer les 32 heures pour les salariés en travail de nuit et les métiers pénibles
  • Fixer un salaire maximum autorisé pour limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut dans une entreprise
  • Augmenter immédiatement le smic net mensuel de 16 % pour le porter à 1 326 euros net pour 35 heures
  • Engager une revalorisation des salaires des fonctionnaires, gelés depuis 2010
  • Restaurer le droit à la retraite à 60 ans
  • Revaloriser les pensions de retraite au niveau du smic pour une carrière complète et porter le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté
  • Étendre à toutes les entreprises l’obligation d’adopter un plan ou un accord d’entreprise contre les inégalités de salaires et de carrière entre hommes et femmes, aujourd’hui limitée aux entreprises de plus de 50 salariés
  • Créer une garantie dignité en revalorisant les minima sociaux (aucun niveau de vie en dessous du seuil de pauvreté)
  • Atteindre l’objectif de zéro sans-abri : chacun doit se voir proposer un hébergement d’urgence ou un logement et un accompagnement durable
  • Instaurer la gratuité de l’accès et des quantités d’eau, électricité et gaz indispensables à une vie digne en commençant par faire appliquer l’interdiction de coupure d’eau et de réduction de débit au domicile principal
  • Lutter contre le non-recours aux droits sociaux et civiques par la simplification des démarches et des critères, et le retrait de contreparties pour l’attribution du RSA, qui sera de nouveau financé par l’État.
  • Rendre l’impôt sur les revenus plus progressif avec un barème à 14 tranches contre 5 aujourd’hui : tout le monde doit payer et chacun selon ses moyens réels
  • Instaurer un revenu maximum autorisé : 100 % d’impôt pour la tranche au dessus de 20 fois le revenu médian, soit 400 000 euros de revenus annuels (33 000 euros par mois)
  • Renforcer l’ISF
  • Réduire la TVA sur les produits de première nécessité, revenir sur les hausses récentes et réinstaurer une TVA grand luxe pour financer ces baisses
  • Mettre en place la taxation différentielle permettant de soumettre chaque citoyen français aux impôts français quel que soit son pays de résidence
  • Défendre et reconstruire le maillage de transports en commun et de services publics sur tout le territoire, dans les départements ruraux et les quartiers populaires
  • Introduire le récépissé de contrôle d’identité pour interdire le contrôle au faciès
  • Instaurer l‘égalité salariale femme-homme dans les entreprises (le gain par les cotisations sociales supplémentaire permettrait le financement retraites)

Ce programme répond à l’urgence écologique :

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Il prévoit notamment de:

  • Injecter 100 milliards d’euros supplémentaires dans l’économie pour des investissements écologiquement et socialement utiles
  • Transformer les 41 milliards d’euros annuels du pacte de responsabilité et du crédit d’impôt compétitivité (soit 2 % du PIB chaque année, 200 milliards d’euros sur un quinquennat) pour financer la transition énergétique et les activités socialement utiles
  • Réindustrialiser le pays par l’investissement, le rétablissement de plans de filières pour coordonner donneurs d’ordres et sous-traitants, clients et fournisseurs (par exemple SNCF et Alstom pour la filière ferroviaire, etc.), la création de pôles publics dans l’énergie ou les transports, la défense des industries stratégiques et la reconstruction de conglomérats combinant plusieurs activités
  • Développer l’ensemble des énergies renouvelables
  • Sortir des énergies carbonées en commençant par l’arrêt des subventions aux énergies fossiles et de toute exploration de gaz et pétrole de schiste et de houille
  • Stopper la privatisation des barrages hydroélectriques
  • Sortir du nucléaire
  • Revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité
  • Développer le transport ferroviaire et fluvial
  • Engager la sortie du diesel
  • Privilégier systématiquement les circuits courts et les productions locales dans la commande publique (alimentation, fournitures, etc.) et les rendre obligatoires pour les cantines scolaires
  • Instaurer une tarification progressive sur l’eau et l’énergie incluant la gratuité des quantités indispensables à une vie digne et pénalisant les mésusages et les gaspillages
  • Imposer l’objectif d’une alimentation 100 % biologique locale dans la restauration collective
  • Combattre l’obsolescence programmée des biens de consommation par un allongement des durées de garanties légales des produits
  • Refuser les OGM, bannir les pesticides nuisibles
  • Éradiquer la maltraitance envers les animaux
  • Engager la réforme agraire pour faciliter l’installation des jeunes agriculteurs en limitant la concentration des terres et la course à l’agrandissement et créer 300 000 emplois agricoles grâce à des prix rémunérateurs et une refonte de la PAC
  • Inverser la logique des métropoles et des méga-régions, de la compétition entre territoires

Ce programme prône la paix et la coopération internationale:

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Voici quelques propositions:

  • Remise en cause du fonctionnement actuel de l’UE : remise en cause des traités européens
  • Refuser les traités de libre-échange : le traité trans-atlantique TAFTA entre l’UE et les États-Unis, CETA avec le Canada et le traité TISA de libéralisation des services
  • Mettre en place un protectionnisme solidaire
  • Mettre fin au dumping à l’intérieur de l’UE par une politique volontariste et rapide d’harmonisation sociale et fiscale par le haut dans toute l’UE avec inscription d’une clause de non-régression des droits sociaux
  • Proposer une alliance des pays d’Europe du Sud pour sortir de l’austérité et engager des politiques concertées de relance écologique et sociale de l’activité
  • Proposer de nouvelles coopérations fondées sur la libre participation des Nations en matière sociale ou écologique (programme de dépollution, transition énergétique…)
  • Sortir de l’Otan et refuser la participation de la France à toute alliance militaire permanente à l’exception des opérations de maintien de la paix sous l’égide de l’Onu
  • Offrir l’asile aux « combattants de la liberté », c’est-à-dire toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté dans l’esprit du préambule de la Constitution de 1946. Edward Snowden et Julian Assange seront récompensés et accueillis en France
  • Engager la formation d’une nouvelle alliance alter-mondialiste
  • Réaffirmer que l’Onu est le seul organe légitime pour la sécurité collective aux yeux de la France
  • Organiser à Paris une conférence internationale pour la reconstruction de la Syrie et le retour des réfugiés
  • Mettre en place une coalition universelle sous mandat de l’Onu pour éradiquer Daech et rétablir la paix et la stabilité en Syrie et en Irak, associant les combattants kurdes
  • Adhérer à la banque de développement des BRICS et bâtir une nouvelle alliance altermondialiste avec les BRICS
  • Réorganiser les institutions de la francophonie en agissant pour son recentrage sur la défense, le rayonnement de la langue et son usage commun

 

Mais quelle est sa proposition phare?

Il n’en a tout simplement pas. Il n’a pas une proposition marketing qui se démarquerait du reste du style du « revenu universel » qui n’est qu’un attrape-nigauds pour appâter le chaland. En revanche, il a un programme assez complet qui relie entre elles un ensemble de propositions toutes très fortes. C’est un tout cohérent dont chaque proposition est un rouage d’un bel ensemble huilé.

 

Quelques propositions originales :

Je vous expose maintenant quelques propositions que je trouve plutôt originales, peu anodines, qui ne sont pas forcément très révolutionnaires (au sens où elles apporteraient un changement profond et radical à la société et à son fonctionnement) mais qui ont le mérite d’être là et qui apportent comme quelques notes de poésie dans l’existence.

  • Créer une académie et un Erasmus de la francophonie
  • Développer au moins une revue scientifique internationale digne de ce nom en français
  • Créer un crime international d’écocide (atteinte grave à l’environnement) jugé par un tribunal international de justice écologique ou dans le cadre de la Cour pénale internationale
  • L’idée d’instituer un « domaine public commun » qui serait constitué de l’ensemble des œuvres qui ne sont plus soumises à droits d’auteurs (actuellement le « domaine public »). La mise en place d’une redevance sur ce « domaine public commun » (qui est aujourd’hui gratuit) permettrait de participer au financement du régime de Sécurité sociale pour les artistes précaires, notamment ceux qui ne peuvent pas cotiser au régime des intermittents du spectacle. Cette redevance serait instaurée uniquement pour l’utilisation commerciale des œuvres du domaine public. L’idée est intéressante, surprenante (elle m’a même choquée la première fois que je l’ai entendue) mais elle demande à être creusée, approfondie, améliorée. [Je n’ai pas encore à l’heure actuelle été voir en détail dans le livret approprié à quoi correspond exactement cette proposition]. Et j’avoue que Mélenchon connait très peu le sujet et en parle très mal, il ne sait pas du tout ce qu’est le « domaine publique » et reste assez imprécis …
  • Créer un centre national du jeu vidéo.
  • D’autres à voir dan les livrets…

 

Un exemple de propositions « superflues » ou anecdotique :

Créer une chaîne de télévision méditerranéenne émettant en plusieurs langues et diffusée sur les deux rives de la Méditerranée et sur internet, sur le modèle de la chaîne franco-allemande Arte.

 

Les insuffisances :

J’adhère totalement au projet d’ensemble et à la plupart des propositions qui sont présentées. Pour le temps présent, je trouve d’ailleurs le programme excellent à 90% environ. Il y a bien sûr quelques imperfections – des insuffisances et des manques, peut-être aussi des choses superflues, mais globalement c’est déjà pas mal excellent !

Voici néanmoins quelques propositions qui me pose question, problème voire auxquelles je suis fondamentalement opposées:

  • Sur l’Union Européenne [et non pas « l’Europe » qui ne veut rien dire, on ne sort pas, ni ne négocie avec un continent !] , je suis d’accord avec la stratégie de dissuasion en 2 temps (Plan A : on renégocie les traités /  Plan B : on quitte l’UE). Mais en revanche, je trouve que la première étape de négociation n’est pas assez développée (l’idée avancée par l’économiste Thomas Piketty avec Hamon de démocratiser l’UE me semble plus aboutie, même si elle ne devrait être qu’un moyen parmi d’autres, de long terme, de travailler à l’amélioration de l’UE.) L’idée que la France, par son poids (économique, démographique) parviendrait à impulser une autre direction que le libéralisme austéritaire actuel à l’UE me semble bonne et intéressante mais elle me semble -assez paradoxalement – aussi assez limitée et insuffisante. Autrement dit, je me demande si la seule renégociation des traités serait suffisante. Quand on sait qu’il faut l’unanimité des des 28 états membres pour pouvoir modifier un traité… sera-ce vraiment possible? Je me demande aussi si le malaise de l’UE n’est pas plus profond, plus originel, résultant de dans sa construction même et pas seulement dans ses récents traités. [Je développerai probablement un peu plus ma vison de l’UE dans un prochain article.] Et je trouve aussi cette solution un peu « brutale », rustre diplomatiquement : au nom de quoi la France imposerait-elle sa vison de l’UE au 28 autres pays comme l’a fait précédemment et actuellement l’Allemagne (avec l’approbation de la France et des autres nations). En fait, je suis beaucoup plus euro-sceptique que la position de Mélenchon et du programme de la France Insoumise. Autrement dit, cette stratégies est-elle seulement un peu de mercurochrome apposé sur une fracture ouverte? Quand à la second partie du plan consistant à quitter l’UE j’y serait sûrement plutôt favorable. mais il faudrait bien la préparer et proposer au moins une union ou coopération multi-nationale alternative, voire au cas par cas (avec les pays frontaliers, avec les pays du Maghreb, avec les pays francophones, avec les pays avec lesquels nous avons une histoire commune…)
  • Concernant la « règle verte » (ne pas prendre plus à la terre que ce qu’elle est capable de reproduire) : je suis d’accord sur le principe mais je trouve que ça ne veut rien dire. Comment ça se calcule ? Concrètement ça veut dire quoi ???
  • Ce qui pèche dans  le programme de Mélenchon c’est la culture, d’après moi. (Même si je n’ai pas encore été voir le livret culturel). Mais j’avoue que depuis un an de campagne, ce sujet n’a pas vraiment été mis en avant. En même temps, c’est le défaut de tous  les programmes des candidats en lice (quand il en ont un!)… La Culture est toujours le grande absente des élections politiques…
  • Je suis absolument contre le  vote obligatoire  qui est dans le programme. C’est mon coté libertaire. Je suis pour la reconnaissance du vote blanc qui est une nécessite démocratique mais résolument contre le vote obligatoire. Ça ne mènerait qu’à des votes de pression, des votes par défaut, des votes inconséquents, au hasard, par obligation qui seraient contraire à l’exigence démocratique telle que je me la figure. Ça aurait l’effet d’imposer des votes inconscients, par dépit ou par frivolité alors que, pour moi, ce sont les votes de conviction qui doivent prévaloir. Quelqu’un qui se fiche de la politique, qui y est indifférent, ou qui en est désabusé, indigné, écœuré pourrait voter n’importe quoi (par vengeance, par maladresse, par indécision ou surtout par ignorance) s’il y était obligé. Ça aurait des effets dévastateurs sur les résultats. Mieux vaut encore pour ceux là qu’ils s’abstiennent ! Je ne veux pas de cette mesure fasciste qui n’est qu’un artifice pour faire croire à une apparence de démocratisation. Ce doit être la richesse et la pertinence d’idées projets-programmes-propositions qui doivent ramener les citoyens aux urnes, l’enthousiasme pour une offre politique substantielle, adéquate, originale, mobilisante, fastueuse, prodigue, généreuse, de qualité; et non pas une astuce institutionnelle. Si cette mesure démocratico-liberticide venait à passer, je crois que je n’irais plus voter – quitte a avoir une amende – plutôt que de me soumettre à un tel système. Je  deviendrai alors abstentionniste par conviction, par contestation  (- par anarchisme -). Vive l’insoumission ! Le vote doit rester une liberté, non une obligation.  En plus, ce système serait à la défaveur des plus pauvres: les riches pourront se permettre d’avoir une amende alors que les pauvres seront contraints de voter (souvent pour une offre politique insuffisante, détestable, indigne). [C’est ce qui se produit déjà avec le code de la route, ou des grosses bagnoles de luxe se permettent de faire des excès de vitesse sur les voies rapides – si l’on peut accepter cette minime injustice en ce qui concerne le code de la route,  l’enjeu démocratique du système électoral est d’une tout autre teneur et importance  !]
  • Je suis contre l’abolition de la prostitution. Il s’agit pour moi d’une mesure hypocrite.
  • Je ne suis pas spécialement favorable au non cumul des mandats dans le temps Pour moi, c’est un faux problème. Si un politicien est compétant et qu’il bénéficie en plus d’une légitimité par le soutien des électeurs, pourquoi ne pourrait-il pas poursuivre son implication (et reconduire son mandat) ? Je ne suis pas contre une certaine expertise dans la pratique des institutions et dans la connaissance des dossiers pour les traiter, je trouve même cela fondamental. Dans ce domaine compliqué et rude, une expérience n’est pas négligeable. Dans tout domaine, il est besoin d’experts, de spécialistes d’un sujet, pourquoi devrait-il en être autrement de la politique? Pour moi, c’est une  c’est une mesure purement démagogue. Cependant, il faut mettre en place un dispositif suffisamment limitant garantissant   le recourt à l’approbation populaire pour qu’il puisse être reconduit (exclusivement  par désignation lors d’élections avec le moins de biais démocratiques possibles) et enrayer les moyens que les politiciens peuvent avoir de s’auto-perpétuer artificiellement. Par contre, en ce qui concerne le non cumul « dans l’espace » (de différents mandats – maire/député/sénateur/préfet/président de conseil – simultanément), j’y suis favorable; ce n’est pas le même type d’enjeux, il s’agit ici plutôt  d’une question pratique : comment un même humain avec plusieurs fonctions politiques peut-il être compétent et efficace ? Sans compter l’influence, le pouvoir que l’on donne à une même personne (c’est contraire à la saine exigence/ logique de séparation des pouvoirs.)
  • Et le point économique qui me fait peur dans le programme c’est l‘inflation qui est prévue (de l’ordre de 3 à 4%), autrement dit l‘augmentation des prix. Ce qui peut avoir une conséquence non négligeable sur les plus pauvres. Est-ce que les réformes sociales (modification du système fiscal, allocation d’autonomie pour les jeunes, augmentation du smic, augmentation des minimas sociaux, baisse de la TVA, gratuité des premières quantités vitales d’énergie – eau, gaz, électricité – etc.) prévues seront elles bien effectives et suffiront elles à compenser cette augmentation ? La réponse est déjà presque dans la question?

 

Quelques rapides commentaires sur les enjeux et la teneur du programme en général.

Pour moi, le gros défaut de ce programme est son ambition, il est très ambitieux mais pas parce qu’il serait utopiste comme certains le disent mais parce qu’il est très dense, il y a beaucoup à faire.

Aussi, précisément parce qu’il est ambitieux et riche, le programme pourrait sembler irréalisable. Qu’à cela ne tienne ! Même si seulement 10% en était déjà appliqué cela constituerait une avancée considérable pour le pays et ces concitoyens étant donné le marasme et le régrés social, écologique et démocratique dans lequel  la France se trouve actuellement (et ce depuis une trentaine d’années).

Mais ce programme est il vraiment réalisable – économiquement parlant car c’est souvent sous cet angle qu’on lui reproche de ne pas l’être ? Pour répondre à cette question je rappellerai juste que plus de 100 économistes du monde entier approuvent le programme porté par Mélenchon (Voici une preuve de cette affirmation, tiré de « Valeur actuelles » qui n’est pas le magasine le plus méchamment gauchiste que l’on puisse trouver !). de plus, le programme à été élaboré en collaboration avec principalement les deux économistes que sont (le bien nommé) Jacques Généreux et Liêm Hoang-Ngoc. Concernant l’aspect constitutionnel, notons que le programme à été supervisé par une juriste spécialisée en droit constitutionnel Charlotte Girard. Sans compter les nombreux autres collaborants de diverses disciplines inconnus ou méconnus.

En outre, il constitue, pour moi, une réhabilitation des idées et aspiration de la gauche (le socialisme historique et philosophique), la promesse de nouvelles avancées sociales, ainsi que la restauration de la politique au sens noble (une refondation démocratique). Et il s’agit notamment aussi de la reconquête du primat du politique sur l’économie (c’est la logique inverse qui est actuellement à l’œuvre avec le néo-libéralisme où les marchés, la logique de concurrence, la spéculation boursière, etc. l’emporte sur le politique. Le programme « l’avenir en commun » fait renaître aujourd’hui un idéal « progressiste » de gauche qui  avait été abandonné par ses défenseurs ou fossoyé par un demi siècle de libéralisme au pouvoir. Il n’est pas sans me rappeler par certains cotés tout ce qui a fait historiquement la splendeur de la gauche, les plus belles avancées sociales : d’un coté, il m’évoque le front populaire de 36 par sa réduction du temps de travail et le prolongement des congés payés, d’un autre, il a un air du  Conseil National de la Résistance (composé de gaullistes, de « droitistes », mais surtout sous l’influence des communistes) avec la proposition de sécurité sociale intégrale (rapatriement des mutuelles dans la sécu générale) ou bien encore des nationalisations, tout en ayant par ailleurs le parfum de la Grande Révolution (formation d’une assemblée constituante, réaffirmation de la laïcité, etc.)
Pour moi, c’est un  programme salvateur, de gauche radicale, radical au sens étymologique où il va au cœur des choses, où prendre le mal à la racine; c’est la radicalité concrète dont nous avons besoin pour trancher avec le vieux monde, pour tourner la page et en écrire une nouvelle (non pas blanche mais colorée). Ainsi, il est un projet général doublement de bon sens, à la fois qui va dans le bon sens (progressiste, humaniste, émancipateur, égalitariste, etc.) mais qui me semble également tout naturel, logique, qui constitue l’évidence même (replacer écologiquement l’homme au sein de l’environnement, replacer l’économie au service de la politique et la politique au service de l’humain). C’est un programme du sens commun, qui va dans le sens du(des) commun(s) – qui réaffirme la nécessité des services publics face aux dérives individualistes et privatives.
Ainsi, ce projet est un signe politique de bonne santé sinistrogyre (qui tourne, qui incline vers la gauche), en tout cas pour tout ce qui concerne de l’urgence sociale (et démocratique). Mais il va même au delà de ça pour ce qui touche à l’urgence démocratique (la 6ème république, le mode de fonctionnement des institutions, les règles de vote); ça va au delà de la simple mesurette d’action politique courante et concrète, c’est de la méta-politique, de la philosophie politique, de la réflexion de fond sur le système politique (et sa traduction dans les institutions, dans la réalité). Dans ce domaine beaucoup de gens -et non plus seulement le « peuple de gauche »- peuvent s’y retrouver, y trouver leur compte. Il en est de me pour ce qui concerne l’écologie ou la géopolitique internationale. Sur ces questions il dépasse le clivage traditionnel gauche/droite et peut obtenir une adhésion bien plus large.

Plus avant, si javais des réticences à émettre sur ce programme, ce serait plutôt parce il ne va pas assez loin pour moi. Je le considère davantage comme est un premier pasun petit pas avec Mélelenchon, un grand pas pour l’humanité ! – une réhabilitation voire une intronisation dans la pratique et dans les consciences des idées de partage, d’économie collaborative, d’écologie, d’humanisme, d’indépendance, etc. C’est donc par pur pragmatisme que je vais voter Mélenchon-l’AvenirEnCommun. Car je ne suis pas utopiste, je ne crois pas qu’un programme parfait, qu’un monde meilleur va descendre du ciel, un jour, par hasard. Je crois plutôt que les avancées sociales et les conquêtes politiques se font à petit pas, par petits bouts, qu’elles sont le fruit de luttes et de revendications acharnées. Elles se font par étapes, et pragmatiquement le programme l’AEC est une des premières étapes nécessaires (et en premier lieu par la réappropriation populaire et démocratique du pouvoir). Ainsi, Mélenchon n’est qu’un pion, mais c’est actuellement le mieux placé. On ne peut pas changer la société en y apportant les avancées -révolutionnaires et essentielles- auxquelles j’aspire par un coup de baguette magique, il faut bien commencer quelque part, par quelque chose. Et dans le contexte actuel de verrouillage démocratique – notamment dû à la pression qu’exerce le chantage au vote utile et qui fait qu’une grande majorité des gens ne votent plus pour leurs aspirations, leurs convictions réelles mais au profit d’une vague sensibilité (portée par le candidat « le mieux placé » – dans les sondages!, et ce fâcheusement) afin d’espérer une représentation de celle-ci à un second tour. Cette pratique indigne, illégitime doit cesser; car, par elle, le citoyen s’humilie et se corrompt lui-même, l’exercice du vote devient avilissant, et quand en plus le vote blanc n’est pas reconnu (ce qui explique sans doute en partie le taux actuel d’abstention), il n’y a malheureusement pas d’autre solution pour éviter le pire. Actuellement ni l’abstention, ni le vote blanc, ne sont reconnus; le vote blanc est confondu avec le vote nul, alors que ce ne sont pas du tout les même intention qui y sont exprimées, ça n’a pas la même signification (politique, philosophique) et il est alors impossible d’en faire une interprétation juste, de connaitre les motifs exacts qui président à de tels actes électoraux. [Par exemple, l’abstention peut être la marque de convictions noblement et activement anarchistes, elles peut être aussi la marque du refus du mode fonctionnement du système-régime politique en vigueur mais elle peut tout aussi bien être la traduction d’un je-m’en-foutisme politique le plus total ou bien encore le reflet d’une ignorance sur le mode de fonctionnement de l’élection. Ces distinctions restent peu résolvables, mais en ce qui concerne la distinction du vote blanc/vote nul par rapport à l’abstention, on peut dire que ce n’est pas le système général du vote qui est refusé mais plutôt l’offre politique qui est contestée.] Bon je ne vais pas développer plus ici car je m’écarte du sujet initial de cet article. Bref, pour en revenir à ce que je voulais dire, il est urgent de revoir les règles de fonctionnement électoral pour éviter ce genre d’écueils (pression du vote utile, fort taux d’abstention, non reconnaissance du vote blanc), c’est pourquoi le passage à la 6éme République proposée par Mélenchon qui est l’occasion de cet assainissement est LA priorité politique.
J
e ne vois aucune autre manière de sortir du marasme politique anti-démocratique actuel que par cette proposition de convocation d’une assemblée constituante – solution par le haut, permise par l’actuelle Constitution de la 5éme république (Article 11) – sinon par une révolution sanglante et violente ou un coup d’état – que personne de raisonnable ne souhaite- mais qui finira bien par arriver prochainement si on laisse la situation institutionnelle pourrir en l’état et les gens dans l’état de misère actuelle. Ainsi, Mélenchon est une brèche dans le système verrouillé (et vérolé) de la 5éme République dans laquelle il faut s’engouffrer rapidement pour redémocratiser le pays. Il est l’incarnation d’une révolution douce, pacifiste, une révolution… citoyenne.

« Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue » Victor Hugo

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Rassemblement  au bord de l’eau

En outre, ce programme est dans l’air du temps, je constate que depuis 2012 et a fortiori tout récemment avec la campagne électorale, le programme mobilise du monde. Il n’y a qu’à voir la campagne réussie pour ne pas dire phénoménale que mène Mélenchon et les militants de la France Insoumise [Tiens, voilà une bonne idée pour un prochain article… même si j’ai déjà parlé de la dynamique de Mélenchon dans des articles précédents ici et ici]. Les rassemblements sont bondés de gens et même les sondages (fumeux) lui sont favorables (Mélenchon est crédité autour de 20%), même la disposition de certains journalistes à son égard à changé et la presse en général lui devient plutôt favorable. (Est-ce leur baiser de la mort?)

Voter pour Mélenchon

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Mélenchon  au pique-nique de La France insoumise à Toulouse le 28 août 2016 (Sipa Press)

Qu’on le veuille ou non, les dispositions de la 5éme République sont ainsi faites que lors de l’élection présidentielle, on est obligé de voter pour (ou contre, par défaut) un homme. Cette élection est envisagée comme la rencontre d’un homme (providentiel) et du peuple. Nous faisons donc avec. Mais quand on sait les pouvoirs considérables (pouvoirs régaliens, possibilité de prendre les pleins pouvoir, disposition de la bombe atomique, chef des armées, etc.) dont disposera le futur président, il devient important de s’interroger sur la personnalité, de connaitre le tempérament de celui-celle à qui l’on va confier les rennes du pouvoir.

Par delà le programme, quid de l’homme ?

Je vous laisserai par vous même vous renseigner sur la biographie du personnage si cela vous intéresse. Ce n’est pas ce qui m’importe (même si ça peut avoir une importance conséquente).

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Pourquoi faudrait-il voter pour l’homme-candidat Mélenchon plutôt qu’un autre ?

  • Parce qu’il est  « présidentiable » (même si ce mot ne veut pas forcément dire grand chose), les qualités qui suivent peuvent constituer des critères de « présidentiabilité »…
  • Parce que c’est un homme avec une grande expérience politique (un politicien professionnel) – ce qui peut aussi être un danger et pourquoi il faudra toujours rester vigilant -. Il a une bonne connaissances des différentes institutions politiques françaises (il a été ministre, sénateur, conseillé général, conseillé municipal, député européen). Cela fait ainsi de lui quelqu’un qui a le sens des responsabilités.
  • Parce qu’il se présente à ces élections de 2017 comme candidat hors parti, ce qui est conforme à l’esprit gaulliste de la 5éme République, il ne vise ainsi pas à mobiliser seulement un petit clan mais s’adresse à tous les français.
  • Parce que dans le même ordre d’idée, il ne revendique plus si clairement s’adresser à la gauche (qui ne voudrait plus rien dire) mais veux parler à la catégorie plus générale de « peuple ».
  • Parce qu’il apparait comme assagi par rapport à 2012. Il a pris la posture de Président tentant de rassembler les français (autour d’un programme, pas autour de sa personne comme certains). Il ne cherche plus à apparaître comme le « bruit et la fureur » mais comme un candidat qui « rassure ». Il a lissé les quelques aspérités qui l’éloignaient de gens qui auraient été pourtant bien disposés à l’égard des idées qu’il défend (Il répond moins sèchement aux journalistes, utilise moins de piques saillantes envers ses adversaires,…) Son pacte de non agression avec Hamon participe de cette disposition. Même au niveau physique il s’est soigné : au niveau plus vestimentaire, il ne porte plus sa cravate rouge, il a des chemises blanches, des vestes très serrées, bien  ajustées ; il s’est fait refaire les dents, il a une nouvelle coupe de cheveux carrée, il a de nouvelles lunettes rectangulaires qui lui donnent un air sérieux. Tout ceci mis ensemble contribue à lui donner une bonne image – et l’image est au combien importante dans la communication. Même sur sa profession de foi (le truc avec chaque candidats qui est envoyé dans les boites aux lettres), il n’y a plus une touche symbolique de rouge (gauchiste, socialiste) – mis à part le tout petit PHI ( φ).
  • Parce que c’est un homme cultivé – ce qui devient rare en politique – empreint d’Histoire et de littérature. C’est un intellectuel (il a une licence de philosophie notamment), il écrit lui-même ses livres (parait-il) avec sa propre vision du monde. Il parle le français dans une langue excellente (il a été prof de français en même temps!), c’est un tribun. Il parle aussi couramment l’espagnol. De plus, il est assez pédagogue (regardez ses discours, la compréhension est fluide et exemplifiée), ça lui donne d’ailleurs un air de petit pépère du peuple (référence à peine cachée). Au moins symboliquement ça serait intéressant d’avoir un homme de sa trempe à la tête de l’État (ça changerait des troufions incultes).
  • Parce que c’est quelqu’un qui a une certaine hauteur, une dignité, et qui n’est probablement pas dépourvu d’une certaine vertu. Il n’a (en tout cas à ce jour et d’après ce qui est connu) pas trempé dans des affaires de détournement de fonds publique ou de corruption ou autre affaire du même ordre. Parce qu’il a un certain charisme.
  • Parce que  je le trouve même sympathique mais ça on s’en fout !
  • Parce qu’il est opportun. Et non pas au sens courant ou on entend ce terme en politique (opportuniste) mais au sens où  il arrive au bon moment, quand on a besoin de lui. Il n’est pas l’homme providentiel et qui tomberait du ciel  comme on voudrait le faire croire, il est l’homme qui est porté par le bas, il est l’homme de la volonté générale, il est l’homme utile et même nécessaire du moment. Il est l’homme de la situation (non pas pour lui-même mais pour ce qu’il porte). Il est le prisme des urgences politique du moment. Il est peut-être la faille pour sortir de la 5éme république. Il est l’homme qui annonce l’avenir –en commun !
  • Parce qu’il est un homme d’une certaine cohérence, depuis 2012, il est dans l’opposition de gauche au gouvernement Hollande, il ne s’est pas compromis dans cette galère même s’il s’était pourtant proposé comme Première Ministre pour infléchir la politique actuelle.
  • Parce qu’il a du tempérament, une certaine fermeté, une opiniatreté qui serait nécessaire notamment dans les rapports de force dans les négociations pour la réorientation de l’UE ou dans l’exercice du pouvoir face aux lobbys. Et parce que, au moins, avec lui, malgré son autoritarisme (qui peut être une qualité), je suis plus assuré, on sait comment il est. Je me méfie davantage des flous et des mous (« là ou il y a un flou, il y a un loup », n’est-ce pas Martine ?).
  • Parce qu’il est celui qui fait de la paix sa priorité. (Depuis le mois de janvier axe sa campagne sur ce thème et ses interventions) ce qui n’est pas négligeable dans le climat belligène qui règne (attentats, guerres au moyen orient, trumpisme et poutinisme,  etc.)
  • Parce que son élection dans le cadre de la Véme république ne manquerait pas d’ un certain caractère paradoxal – ce qui n’est pas pour me déplaire ! En effet, imaginez un peu que celui qui a sans doute le plus de charisme, qui correspond le plus à l’esprit de la Vème Républqiue soit en même temps celui qui y mettra fin, ça serait beau non ? Avoir le dernier homme providentiel de la 5ème république – qui serait pour le coup vraiment providentiel ! – un homme à la hauteur d’un De Gaulle (et non plus des branquignoles tels que Fillon, Macron ou Hamon ou encore  l’histrion Sarkozy et le flan Hollande qui n’ont pas  la stature suffisante pour être un président de la 5ème digne de ce nom et de cette fonction. Quel déshonneur pour la France !) Ainsi, Mélenchon qui a peut-être des tendances autoritaires, un égo démesuré tendance mégalomane, affublé d’une ambition présidentialiste très forte, mais, qui mieux que lui incarnerait le dernier président-monarque de la Vème République française ? Qui en porterait mieux le costume? Qui serait mieux placé que lui et qui d’autre propose concrètement d’en finir avec ce régime présidentialo-monarchiste ?
  • Et parce que, par pur pragmatisme, même par défaut, par élimination successive, c’est celui qui reste.

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A bon entendeurs,

Soyons enthousiastes, soyons réalistes, votons Mélenchon !

Allez, viennent les jours heureux !

 

 

PS : Je n’ai pas présenté ici les propositions figurant dans les 40 livrets thématiques que je n’ai pas encore consultés, je voudrais faire un article-résumé les concernant mais j’avoue qu’il est déjà tard, et que, le 23 avril approchant à grand pas, et je n’en aurai très probablement pas le temps.

3 réflexions sur “Pourquoi voter Mélenchon (version longue)

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